Origine des noms:
Le Caméléon panthère (Furcifer pardalis) est une espèce de caméléon d'assez grande taille à l'origine tous endémique (qui n'existent que dans cette région) de Madagascar. Cependant, ils ne vivent pas tous dans la même région de l'île et il existe un nombre assez important de petites zones éparses où des colonies de Pardalis se sont installées depuis des milliers d’années.
Si les femelles sont toutes d'apparence très semblables (robe beige, gris, rose pâle avec quelques rayures sombres sur les flancs) , les mâles de chacune de ces colonies présentent des variations naturelles de couleur souvent très intenses et variées. Le dimorphisme sexuel est très marqué.
Femelle Ankify Mâle Ankify
Chaque coloris est désigné sous le nom du "lieu" où l'on trouve les spécimens concernés. On leur attribue habituellement le nom de la ville la plus proche (Ambanja, Maroantsetra, Ankaramy,...) ou toute autre distinction géographique liée au secteur d'origine (îles de Nosy Bé, Nosy Komba,...).
Ces variations de coloris sont inscrites dans les gènes dans chaque animal. Les mâles et les femelles d'un même lieu engendrerons une progéniture ayant des couleurs semblables à eux-mêmes et aux autres spécimens du lieux dit. Si deux animaux de différentes régions venaient à s'accoupler, le plus souvent les œufs ne seraient pas fertilisés. A ce jour encore, peu d'hypothèse explique ce phénomène. Cependant, parfois des jeunes "hybrides" viennent au monde. La couleur de ces animaux est un mélange imprévisible des coloris typiques des deux parents.
Au sein de la communauté des éleveurs professionnels de Furcifer Pardalis, quelques-uns ont essayé de démarquer certaines des petites variations secondaire pour une même localité. Ainsi, un Ambilobe ayant les bandes rouges à la place des bandes typiquement bleue s'appellera "Picasso" plutôt qu’Ambilobe.
Cependant, il arrive qu'une de ces variation secondaire au sein d'une même localité est tellement marquée qu'un complément vient se greffer au nom original. Par exemple, les Nosy Be majoritairement vert moucheté de rouge aux bandes bleues sont parfois d'un magnifique bleu uniforme. Ces spécimens plus rares sont alors appelés "Nosy Be True Blue".
Nosy Be Nosy Be (True Blue)
Parfois, les noms des lieux d'origines sont carrément masqués et sont remplacé par des noms plus vendeurs, plus commerciaux. En effet, "Soabana" pourrais avoir plus d'impact que "Nosy Mitsio"... mais cela devient risible quand on voit que ces même animaux sont aussi parfois vendus sous le nom de "Mafana"! Un autre exemple assez marquant sont les "Nosy Boraha" que l'on appelle "Sainte Marie". Ceci évoque certainement plus de choses que le nom d'une petite île perdue aux large de Madagascar...
Ambaja blue Ambilobe Ankarmy
Masoala Nosy Faly Nosy Mitsio
Aussi introduits au XVII siècle sur l'île de La Réunion, ils portent là-bas le nom "d'Endormi de La Réunion", "lendormi" ou de "zendormi". Il y bénéficie, bien que d'origine exotique, du statut d'espèce protégée. Ils sont aussi présent sur l'île Maurice suite a des introductions accidentelles ou volontaires par les humains.
Répartition et biotope naturel:
Hormis quelques souches introduites sur La Réunion, l'Ile Maurice ou encore Hawaï, les Furcifer Pardalis vivent tous sur la grande île de Madagascar et sur les petites îles au large de ce pays (Nosy Be, Nosy Komba, Nosy Mitsio,...).
Ce caméléon habite principalement dans les plaines, en bordure des forêts à feuilles caduques, des rivières et des routes. Cette espèce semble préférer les habitats ouverts qui ne sont pas trop ombragé, où il utilise des arbres jusqu'à 10 m de hauteur. Les scientifiques pensent que la nécessité de coloniser les espaces plutôt ouverts se fait en raison d'un besoin important de se prélasser au soleil mais aussi pour communiquer. Les mâles ont besoin d'être vu ou de se faire voir lorsqu'ils communiquent en utilisant des signaux visuels colorés destinés aux femelles (pendant la parade nuptiale) ou pour établir leurs territoires. Chez le caméléon panthère, on remarque d'ailleurs que pour ces raisons territoriales, les mâles sont souvent plus haut perché que les femelles.
Furcifer Pardalis est répandu dans les basses terres du nord-est et l'est de Madagascar. On aperçoit cette espèce à partir de 80 m et jusqu'à 950 m au-dessus du niveau des mers. L'étendue de son aire de répartition naturelle est estimée à 91090 km ². Ces animaux sont abondants dans leurs localités respectives, une estimation de 2 spécimens à l'hectare a été établie en 2008.
Ces animaux semblent s'accommoder assez bien de la présence humaine et de son impact sur l'environnement. Bien qu'une forêt complètement rasée ne permettrait pas aux Furcifer Pardalis de vivre (leur nombre diminue en raison de la déforestation), ces caméléons trouvent un certain intérêt aux brèches que les humains infligent dans la végétation pour construire des routes, par exemple. Ces nouveaux espaces ouverts sont rapidement exploités par ces reptiles.
Sur l'île de Nosy Be, l'abondance la plus élevée a été trouvé le long des routes et dans les plantations de café. Les enquêtes menées dans les forêts denses sur des sites dans l'est et le nord de Madagascar ont révélé une faible abondance par rapport aux bords de la route à Nosy Be.
L'exportation des Furcifer Pardalis de Madagascar est légale sous couvert d'autorisations spécifiques très encadrées. Ils sont en annexe II de la convention CITES, les spécimens prélevés dans la nature peuvent être maintenus en Europe à condition d'avoir un document (facture) indiquant le numéro de CITES d'exportation. Les spécimens nés en captivité peuvent être vendus et maintenus sans CITES mais la mention "né en captivité en Europe" ou "NC EU" doit apparaitre sur un document officiel comme une facture par exemple.